Un flash, une idée, une envie de longue date, presque un rêve : observer les Bleus et Blancs sous l’eau…
…Peu importe, ce jour-là, la mer, les vagues, le vent, Fred et les Stenellas ont exaucé mon souhait. Un regard complice avec Sylvie, une simple question à Fred ” pouvons-nous ? “, un acquiescement muet de sa part et tout s’enchaîne alors…
Sans précipitation, ni gestes brusques, nous nous équipons toutes deux en masques et tubas, interfaces indispensables pour profiter au maximum de la rencontre. Assises sur la jupe arrière de Tyro, un signe de la tête de Fred nous indique le moment du départ. Doucement, nous entrons dans l’eau, nous laissons filer la traîne entre nos doigts jusqu’à arriver à son extrémité, là où le monde semble prendre fin ; là où l’impression d’être seule est la meilleure, là où l’intimité avec la mer est la mieux respectée.
Entre Sylvie et moi, un regard, une pression de nos mains pour qu’ils viennent, pour qu’ils ressentent l’unité impatiente que nous formons ; ces deux mains qui saisissent à l’unisson la traîne, le cordon qui nous relie au Tyro, aux stagiaires, à notre réalité…
…Et là, le temps s’arrête : trois Bleus et Blancs passent sous nous à seulement quelques mètres, se mouvant à la même allure que la nôtre…
…Une légèreté m’envahit, une douceur, un bien-être incommensurable, une plénitude nue et dénuée de toute explication, un cri de joie, d’extase, étouffé, provenant de mes entrailles, une émotion amplifiée par l’attirance qu’ils exercent sur moi…
…Puis ils s’éloignent, aussi calmement qu’ils sont arrivés. Je les suis des yeux et crois les voir encore un court instant ; je me laisse guider par la traîne qui semble me rappeler petit à petit à la réalité, ma réalité… Delphine